_ ERRO
Informations
L’artiste peintre islandais, de son vrai nom Gudmundur Gudmunson, naît à Ólafsvík le 19 juillet 1932. A dix ans, il est fasciné par les oeuvres d’art reproduites dans un catalogue du Musée d’Art Moderne de New York.En septembre 1949, il étudie à l’Ecole des Beaux-Arts de Reykjavík et s’initie notamment à la technique des papiers découpés.
Il obtient le diplôme de professeur d’art au printemps 1951. A partir de 1952, il complète sa formation à l’Académie des Beaux-Arts d’Oslo et suit un cours de gravure à l’École des arts décoratifs et industriels. En 1954, Erró entre à l’Académie des Beaux-Arts de Florence et en 1955 il étudie les mosaïques byzantines au sein de l’Ecole de mosaïque de Ravenne. Pendant les années 50, Erró voyage en Espagne, en Italie, en France et en Allemagne.
Fasciné par le monde des images issues des cultures les plus diverses, Erró collectionne tout ce qu’il peut glaner ici et là au travers de la bande dessinée, des comics, de la presse alternative, de la publicité, des dessins d’illustration et autres publications marginales. Il exploite ce réservoir d’images pour réaliser tout un monde de petites saynètes tour à tour drolatiques, ironiques ou militantes qu’il transpose sur la toile et où tout se télescope dans une détonante jubilation formelle et chromatique.
« J’avais douze ans, quand j’ai commencé à peindre et j’étais tout seul à la campagne. »
« Le collage, c’est la partie la plus excitante de mon travail, la plus libre; c’est presque une écriture automatique. C’est là que je trouve des solutions formelles pour saturer l’espace, mon côté « all-over », comme on dit pour les artistes abstraits américains. Le collage c’est à la fois l’original et le modèle. »
« J’utilise la technique rapide de la fresque que j’ai apprise en Italie. Il faut terminer l’image avant que la peinture ne sèche. »
« Il n’est pas question de copier tout simplement le collage préparatoire, le projet se transforme au fur et à mesure que je le transpose sur la toile. C’est la main qui contrôle tout. »
« Je suis toujours à l’affût d’images, de documentation, de revues, de catalogues et dictionnaires illustrés. J’ai besoin de matériel efficace et, au cours de mes voyages, je fouille partout chez les soldeurs de livres, dans les kiosques. J’accumule une quantité énorme de matériel, et lorsque j’ai réuni beaucoup d’images se rapportant à un thème, c’est signe de commencer une série. Le processus consiste ensuite à sélectionner les images, à les « marier » ensemble pour en faire des collages, puis des tableaux. Avec un bon stock d’images, je peux avoir de quoi travailler pendant un ou deux ans. »
« J’ai commencé à peindre à partir de collages préalables vers 1959, avec la série des Meca-make-up. Il s’agissait d’images chocs comme des insultes… A cette époque tout était violent. C’était la guerre d’Algérie, puis la guerre du Viêt-Nam. Même la musique rock était violente. Et les happenings que nous avions faits à Paris et à Londres étaient violents. Notre réaction à la violence de la société était violente, sauvage même. »